Inscrire un territoire de vie : questions pour une discussion communautaire

Les communautés gardiennes qui souhaitent rendre leurs territoires de vie plus visibles au niveau national ou international peuvent choisir de les « inscrire ». L’inscription consiste à ajouter des informations déterminées par la communauté (voir #Documenter) à une plateforme en ligne nationale ou internationale.

Le Centre mondial de surveillance de la conservation de la nature du PNUE (PNUE-WCMC) héberge un registre international des APAC. La participation à ce registre nécessite le soutien et l’examen par des groupes de pairs, généralement issus d’un réseau APAC au niveau national. Les communautés peuvent également saisir des informations sur leurs territoires de vie dans d’autres registres du PNUE-WCMC, tels que la base de données mondiale sur les aires protégées (WDPA), ainsi que dans d’autres plateformes nationales et internationales.

L’inscription d’un territoire de vie ne doit se faire qu’avec le consentement libre, informé et prélable de la communauté gardienne. Dans le registre des APAC, la communauté peut déterminer quelles informations, le cas échéant, sont accessibles au public sur le site.

Vous envisagez une inscription internationale ? Voici quelques questions utiles :

  • Notre territoire de vie et notre communauté bénéficieraient-ils d’une plus grande reconnaissance des valeurs locales et mondiales du site – par exemple pour la conservation, les moyens de subsistance, l’atténuation et l’adaptation au changement climatique et d’autres valeurs ? (Considérez que le processus d’inscription peut également profiter au pays, qui pourrait être en mesure de « compter » le territoire de vie pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de biodiversité).
  • La communauté gardienne gagnerait-elle à être mieux reconnue dans son rôle de gouvernance et de gestion d’un territoire de vie ?
  • Le territoire de vie et ses systèmes de gouvernance et de gestion gagneraient-ils à être mieux documentés, ce qui sera probablement nécessaire pour le processus d’inscription? (Voir aussi #Documenter)
  • Le processus d’inscription aura-t-il une influence positive sur la communauté, par exemple en ravivant les connaissances et les compétences en matière de conservation et en favorisant la solidarité interne et le sentiment d’identité commune ?
  • L’inscription facilitera-t-elle les relations avec un réseau d’APAC, permettant aux communautés gardiennes d’apprendre les unes des autres dans le cadre de processus de soutien et de révision par les pairs ?
  • Y a-t-il des risques liés à la visibilité accrue qui peut suivre la reconnaissance, comme une attention indésirable ou des personnes extérieures venant profiter des ressources naturelles ?
  • Le processus d’inscription pourrait-il susciter des conflits avec les communautés voisines, le gouvernement ou d’autres acteurs clés (par exemple des entrepreneurs privés, des ONG, l’armée, etc.)
  • À la lumière des avantages et des risques discutés, notre territoire de vie doit-il poursuivre son processus d’inscription ?
  • Si la réponse est oui, serait-il plus approprié de le mener auprès de la WDPA, du registre des APAC, et/ou d’une autre plateforme au niveau national ou international ?
  • Serait-il préférable de rendre les documents visibles pour le public ou de les garder privés ?

Traduction : Ulrich Douo

Note

Il est important de noter que le WCMC n’exige pas que les communautés gardiennes soient approuvées par leurs gouvernements respectifs avant de soumettre des informations à leurs registres. Il souligne toutefois que la soumission d’informations est plus fiable lorsqu’un processus de soutien et de révision par les pairs a eu lieu avant la soumission.